Histoire de la Maison Simon, de père en fils
Photo de la Maison Simon (1896). Ci-dessus, à gauche Jean et à droite mon Grand-Père Adrien.
(image protégée par le droit d'auteur, copie interdite © 2010 Maison Simon)
En 1864 à Saint-Chinian, naquit un petit garçon qui se nommait Jean Simon. En 1885, alors qu'il avait 21 ans, il décida de faire le tour de France pour apprendre le métier de bourrelier. Il quittera ainsi son Midi natal, et passera d'un artisan à un autre. Au bout de 11 années, estimant qu'il en savait assez, il reviendra au pays.
À 32 ans, Jean est plein d'ambition et ouvrira en 1896, "Rue de la Gare", un nouvel atelier de bourrellerie. Saint-Chinian en avait déjà deux, mais le jeune Simon, fort de son expérience, n'a pas peur de la concurrence. Le travail ne manquera pas. A cette époque, de nombreux habitants possédaient en effet des chevaux, Jean fabriquera et réparera les harnachements, les selles, les colliers...
Petit à petit, son affaire prenant de l'expansion, son fils Adrien, âgé de 14 ans le rejoindra à l'atelier. Jean apprendra le métier à l'adolescent. Puis les années passeront, sereines, jusqu'à l'heure de la retraite pour Jean.
Adrien prendra naturellement la suite de son père. Adrien aura deux fils, Pierre et Jean-Paul. Comme son père l'avait fait pour lui, il leur transmettra le goût du travail du cuir et de la bourre et il leur apprendra son métier.
Quand Pierre est en âge de travailler, Adrien est lui encore bien loin de la retraite. Alors le fils aîné quittera Saint-Chinian pour installer sa propre affaire à Pézenas où l'un de ses deux fils, Jean exerce encore Cours Jean Jaurès.
Jean-Paul est encore jeune, il a 10 ans de moins que son frère. Mais, pendant son temps libre, il va souvent voir Adrien à l'atelier, le métier lui plaît. En 1962, à 14 ans, il décide de quitter l'école pour travailler avec son père, ce qu'il fera jusqu'en 1970, Adrien a alors 70 ans et prendra à son tour une retraite méritée.
Jean-Paul lui succède naturellement et l'atelier familial continuera à vivre. Pour autant Jean-Paul se sent un peu à l'étroit "Rue de la Gare". Alors il déménage pour s'installer "Avenue d'Assignan". Comme son grand-père, Jean-Paul Simon est bourrelier mais, en cent ans, le métier a bien changé, les français ne se déplacent plus à cheval, mais en voiture.
Au fil des ans, le bourrelier est surtout devenu tapissier d'ameublement et sellier automobile. Il ne bourre plus les selles ou les colliers. Il recouvre, répare les fauteuils et les sièges de voiture ou encore fabrique des sommiers tapissiers et autres matelas de laine. Comme il y a un siècle, la moitié de son activité a un rapport avec la plus belle conquête de l'homme : le cheval. En 1896 Jean fabriquait des selles et des harnachements pour les chevaux. En 1996 Jean-Paul répare les sièges des chevaux mais fiscaux ceux-là, puisqu'une grande partie de son activité de bourrelier du XXe siècle se fait en collaboration avec les garagistes.
L'autre partie de son travail consiste à fabriquer ou remettre à neuf les matelas de laine car nombreux encore sont ceux qui aiment ce type de literie. Avec la progression du tourisme vert, l'équitation se développe dans la région ce qui permet à Jean-Paul de préserver un peu son activité traditionnelle.
Quand Jean s'est installé en 1896 à Saint-Chinian , il y avait trois bourreliers . En 1996, cent ans après Jean-Paul reste le dernier bourrelier du village et l'un des derniers dans la région.
En 2008, Jean-Paul a 60 ans et peut prendre enfin sa retraite méritée, après 46 années passées au service du métier.
En 2007 suite à la décision de son père de prendre la retraite, Benoît vient passer une année aux côtés de son père, avant de prendre le relais pour la quatrième génération. En 2008 il n'y a donc plus de bourrelier à Saint-Chinian, en effet Benoît a suivi une formation de Tapissier-Sellier au Lycée des métiers d'art, du bois et de l'ameublement de Revel (Académie de Toulouse). Le temps passe, les demandes évoluent et la Maison Simon s'est adaptée durant toutes ces années, en conservant son savoir-faire et un sens du service toujours reconnu.
En 2013, Benoît aura 28 ans, il entrera dans sa cinquième année d'activité et perpétue le savoir-faire de la MAISON SIMON acquis de père en fils, depuis 117 années d'existence.